Une délégation du Paraguay à Bruxelles

Fin mars, une délégation paraguayenne composée d’un représentant du MOLACNATs et d’un enfant travailleur s’est rendue à Bruxelles. Ils ont rencontré des jeunes des écoles européennes d’Uccle et de Laeken, ainsi que l’ambassadeur de la Bolivie et les membres de la délégation du Parlement Européen qui se sont rendus en Bolivie en avril.

Lors d’un débat sur l’accaparement des terres au Cercle des voyageurs, nous avons eu la chance d’écouter l’histoire de Rodrigo qui, du haut de ses 13 ans, alterne école et travail au champ. Délégué de la Coordination des Enfants et Adolescents Travailleurs du Paraguay, il vient de la communauté « Comuneros » qui se trouve dans la région de l’Alto Parana. Composée de familles de paysans, cette communauté lutte depuis plusieurs années pour garder leur terre. Entourée de champs de soja transgénique appartenant à de grosses entreprises, leurs terres sont donc convoitées.

Très fier du combat que mènent ses proches au quotidien et des victoires qu’ils ont mené, telles la construction d’une école et la mise en place d’une confiserie où plusieurs adolescents peuvent y travailler de manière digne, il est venu nous parler aussi des difficultés qu’ils rencontrent : plusieurs personnes ont été gravement malade dû à l’exposition constante aux pesticides des champs voisins ; de plus, la communauté subit des pressions presque quotidiennes afin qu’ils quittent leurs terres.

Rodrigo et Carlos Flecha, éducateur du MOLACNATs, nous ont raconté leur réalité, ainsi que la problématique de l’accaparement des terres au Paraguay et de ses conséquences sur le quotidien des enfants travailleurs, lors d’un débat au Cercle des Voyageurs, ici à Bruxelles.

L’exode vers les bidonvilles et ses conditions de travail précaire, le déracinement culturel, la négation du droit d’être entendu, les maladies sont entre autres des conséquences à l’accaparement des terres par les multinationales. Basée sur l’histoire de Rodrigo et des autres enfants travailleurs des bidonvilles, issus pour la plupart par l’exode des paysans, ces diverses conséquences ont été débattues.